Je n’ai plus le choix. Je suis rendue là.

Ça me déchire tellement en dedans. J’ai mal physiquement. J’ai l’impression que mes entrailles se tordent comme une balloune entre les mains mal habiles d’un clown sans expérience.

Mais c’est le bon choix. Du moins, c’est le choix le plus logique.

Je dois me trouver un autre emploi.

Ma tendre subvention chérie tire à sa fin et, même si ça va de mieux en mieux, mes revenues de ventes sont actuellement loin d’être suffisants et viables.

Je dois me trouver un autre emploi.

Une partie de moi est tellement fière d’avoir déjoué toutes les prédictions et de m’être rendu aussi loin.
Mais une autre partie de moi me hurle que j’ai échoué.

Une partie de moi est reconnaissante à la vie d’avoir pu vivre de ma passion pendant 1 an.
Mais une autre partie de moi trouve qu’à avoir travaillé 70 (souvent même 80) heures/semaine, au fond, tu ne vis pas vraiment.

Une partie de moi est soulagée de m’enlever des épaules le poids et le stress de ne pas avoir un horaire stable, un salaire décent et des avantages sociaux.
Mais une autre partie de moi angoisse à l’idée d’avoir un patron à nouveau.

Une partie de moi se dit que c’est correct parce que je vais juste en ressortir plus forte, grandi et qu’il n’y a rien qui arrive pour rien.
Mais une autre partie de moi a envie de se coucher en boule et faire une crise de larmes comme une enfant. Une méga crise de “c’est pas juste” comme on ne se donne plus le droit à l’âge adulte.

Une partie de moi se dit que je vais quand même continuer à temps plein, (mais “plus partiel” qu’avant) parce que mon entreprise fleurie tranquillement et parce que j’ai envie de me battre pour continuer à m’épanouir et réaliser mes rêves.
Une autre partie de moi me chuchote tendrement “Lâche prise, fille. Tu as déjà trop donner et tellement sacrifier. C’est correct de passer à un autre appel.”

Je dois me trouver un autre emploi.

Je me le répète parce que mes tendances autodestructrices prennent le dessus et se réjouissent de me poignarder un peu plus à chaque fois que cette phrase-là me passe par la tête.

Je dois me trouver un autre emploi.

Je me le répète parce que je veux être prête quand il va falloir que j’affronte les regards de pitié ou de “je te l’avais dit” de tous ceux que je vais croiser éventuellement.

Je dois me trouver un autre emploi.

Je me le répète parce que j’essaye de me convaincre que c’est une bonne chose et qu’un emploi n’empêche pas l’autre.

Je dois me trouver un autre emploi et ça va bien aller.

Je prends un détour avant d’arriver à mon but, mais la destination finale ne change pas.

 

 

 

[Source de l’image : Detour par Generator Photography sur Flickr]

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