Ça n’a jamais été un secret, j’ai toujours été de celles qui en prennent trop en même temps. De celles qui se “loadent les épaules à en pu finir”. De celles qui poussent ses limites au-delà de ce qu’elle est capable. Peut-être par fierté, peut-être par perfectionnisme, peut-être même par orgueil, mais probablement surtout par manque d’estime.

Je me suis dit ‘‘Si je suis capable de travailler 40 heures/semaine, je suis capable d’en faire 50’’ Rendu à 50, je me suis dit ‘‘Si je suis capable de travailler 50 heures/semaine, je suis capable d’en faire 60.’’ Puis 70, puis 80, puis 90.

Au début, ça allait bien parce que j’étais en gros “high” d’adrénaline. Ensuite, au fil des semaines, j’ai vu et surtout senti mon corps changé. Ma température corporelle a augmenté d’environ 0,5 degré Celsius. Jusque-là rien de dramatique, mais tout de même notable.

Mon rythme cardiaque au repos est passé d’une moyenne de 69 battements par minute à 77. Encore là, rien de tragique.

C’est lorsque la fatigue chronique est embarquée que j’ai commencé à trouver ça particulièrement désagréable. Et quand je dis “fatigue chronique”, je ne veux pas dire une fatigue du type ‘‘Ouff, j’ai mal dormi cette nuit. J’ai hâte de me coucher ce soir!’’. Je parle de troubles majeurs du sommeil et de la concentration, de pertes de mémoire fréquentes, de paupières lourdes, des yeux larmoyants et de la difficulté à garder les yeux ouverts tout au long de la journée, de problèmes gênants de peaux, de trouble de la vision et de la digestion, de terribles nausées et de vertiges plusieurs fois par jour, de douleurs musculaires et articulaires constantes, etc.

J’avais aussi un perpétuel petit fond de mal de tête. Le genre de mal de tête “gossant” qui ne t’empêche pas de fonctionner, mais qui joue royalement sur ton humeur.

Je continuais d’endurer jour après jour en poussant mes symptômes sous le tapis. Tant que je ne les admets pas, ils n’existent pas vraiment, non?

Après m’être mise à vomir quelques matins de suite (non, je ne suis pas enceinte), je me suis dit que j’avais peut-être un peu trop étiré mon élastique et que je devais sûrement me prendre un petit congé si je ne voulais pas “qu’il me pète dans la face”, comme on dit.

J’ai donc laissé de côté mon ouvrage le vendredi soir dans l’intention d’y retoucher que le dimanche soir.
Mais je n’ai pas pu en profiter, parce que je suis tombée malade!

L’adrénaline enfin retombée, mon corps en a profité pour flancher. Je me sentais trahie. Abandonnée par mon enveloppe corporelle dans laquelle j’étais prisonnière. Un bon 24 heures de torture accompagné d’une grosse fièvre et d’un horrible mal de gorge.

Puis dimanche, tout avait disparu. Aussi vite qu’elle était apparue, ma mystérieuse infection s’était complètement volatilisée. J’étais encore extrêmement fatiguée certes, mais plus malade.

C’est à ce moment précis que j’ai compris; Mon corps ne veut plus suivre. Mon corps ne peut plus suivre. C’était son dernier avertissement!

C’est loin d’être facile de changer nos habitudes. D’ailleurs, je ne sais pas encore par où commencer, ni même ce que je vais couper exactement. Par contre, une chose que je suis certaine de savoir c’est que j’ai des modifications à apporter rapidement à mon style de vie pour être productive et en santé.

Dernièrement, mon corps m’a envoyé une multitude de signes de détresse plus flagrants les uns que les autres. Des signes que j’ai ignorés à répétition, mais dorénavant je comprends que si je n’y fais pas attention, mon corps a beaucoup plus de pouvoir que je ne le pense et qu’il va décider de me lâcher. Je dois l’écouter. Je dois m’écouter.

 

 

 

[Source de l’image : your body is the sky par ClaraNebeling sur Flickr]

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